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Le cinéma a toujours été un outil permettant d’aborder les sujets de société et de découvrir des cultures différentes.


Les régimes autoritaires l’ont bien compris. Ils n’ont de cesse de faire taire les voix dissidentes par la répression et la censure. Un autre moyen de mettre au pas les cinéastes est de détruire les moyens financiers par la suppression des budgets d’aide à la culture.

L’Iran et l’Argentine nous paraissent des pays emblématiques de ces deux modes de destruction de la culture non étatique.


L’Embobiné a toujours soutenu les cinémas des pays émergents ou réprimés en projetant les films de leurs cinéastes. Pour nos 40 ans et compte tenu du contexte ambiant, il nous paraissait donc nécessaire de consacrer un week-end exceptionnel à ces « cinémas d’ailleurs en danger ».


Samedi 01/02 - 17h15

🇮🇷 Merci, Monsieur Langlois


de Mamad Haghighat (France-2022)

avec Faroukh Gaffari, Noémie Stevens, Mamad Haghighat

V.O.S.T. - 52'


Un jeune cinéphile d'Ispahan envoie une lettre à Henri Langlois, à la cinémathèque française, dans laquelle il lui exprime son désir de le rencontrer. Ne recevant pas de réponse, il débarque un jour à Paris pour le voir. Trop tard, Langlois vient de décéder. Le jeune homme ira pourtant converser avec lui au cimetière du Montparnasse. Dans son voisinage, se trouve la tombe du fondateur de la cinémathèque iranienne, Faroukh Gaffari, lui-même formé par Langlois et qui a beaucoup de choses à lui raconter…


Merci, Monsieur Langlois est un hommage aux cinéphiles du monde entier et un incontournable pour ceux qui chérissent l’histoire du cinéma et ses champions.


18h10

À l’issue de la projection, un échange avec le public autour de ce court-métrage est proposé. Ensuite, Mamad Haghighat fera un état du cinéma iranien face à la censure depuis le régime du shah jusqu’au régime islamique. Face à la fuite des cinéastes, comment peut se définir l’avenir du cinéma iranien et dans quelles conditions des films peuvent être produits et réalisés.


19h00

Buffet (participation libre) - Réservation conseillée : contact@embobine.com


Mamad Haghighat, né à Ispahan est un réalisateur, scénariste, et critique de cinéma vivant à Paris depuis février 1977. Mamad Haghighat réalise entre 1969 et 1975 quelques courts métrages. Il fonde dans sa ville natale un festival national de films amateurs en 1971 et de 1983 à 1999, il organise un festival de films iraniens à Paris. Après avoir défendu toute sa vie le cinéma de ses compatriotes, il a publié son premier livre intitulé Histoire du cinéma iranien (1900-1999) et réalisé son premier long métrage, Deux Anges, un film en partie inspiré de sa propre vie, qu’il a présenté à l’Embobiné en janvier 2004.


20h30

🇮🇷 Au pays de nos frères [Avant-Première]


de Raha Amirfazli, Alirez Ghasemi (France-Iran - 19/03/2025)

avec Mohammad Reza Hosseini, Hamideh Jafari, Bashir Nikzad...

V.O.S.T. 1h35


Prix de la mise en scène Festival de Sundance 2024

Grand Prix Festival International du film de Saint Jean de Luz 2024

Prix d’Interprétation Féminine pour Hamideh Jafari Festival International du film de Saint Jean de Luz 2024


Iran années 2000 : dans l’ombre de l’invasion américaine, une famille élargie de réfugiés afghans tente de reconstruire sa vie dans "le pays des frères". Une odyssée sur trois décennies où Mohammad, un jeune étudiant prometteur, Leila, une femme isolée et Qasem qui porte le poids du sacrifice pour sa famille, luttent pour survivre à ce nouveau quotidien incertain.


"Récit cruel sous trois angles judicieusement variés, Au pays de nos frères est un premier long très maîtrisé. Naturellement émouvant de par les contextes kafkaïens dans lesquels se débattent ses personnages principaux, le film jette un regard à la fois implacable et tendre sur la fragilité extrême de la place de réfugié, potentiellement à la merci de la moindre circonstance défavorable, qu’elle soit bien ou mal intentionnée, avec les mensonges qui en découlent par simple volonté de survie. Une leçon impitoyable, mais la vie continue…"Fabien Lemercier – Cineuropa.org


En présence de Alirez Ghasemi (coréalisateur) et de Jean-Jacques Rue (JHR Films)


Alireza Ghasemi est un cinéaste iranien. Il a obtenu son Master en réalisation cinématographique de l’Université d’art de Téhéran. Il a réalisé plusieurs courts métrages jusqu’au court métrage mondialement apprécié Lunch Time, qui lui a valu une nomination pour La Palme d’Or du court métrage du Festival de Cannes. Actif dans les activités culturelles liées au cinéma, il est désormais directeur international de la guilde iranienne du court-métrage (ISFA).


Jean-Jacques Rue est programmateur chez JHR Films qui propose un cinéma singulier artistiquement, politiquement, socialement.


Dimanche 02/02 - 11h00

🇦🇷 Femmes d'Argentine (Que Sea Ley)


de Juan Solanas (Argentine – 11/03/2020, reprise 22/06/2020)

V.O.S.T.- 1h26


Festival de Cannes 2019 - Hors compétition – Séance spéciale


En Argentine, où l'IVG est interdite, une femme meurt chaque semaine des suites d’un avortement clandestin. Pendant huit semaines, le projet a été âprement discuté au Sénat, mais aussi dans la rue, où des dizaines de milliers de militants ont manifesté pour défendre ce droit fondamental. Les féministes argentines et leur extraordinaire mobilisation ont fait naître l’espoir d’une loi qui légalise l’avortement.« Une urgence qui donne au documentaire son rythme et son effet de suspense quand bien même connaîtrait-on sa fin. » Le Monde 03/2020L’avortement a finalement été  légalisé le 30 décembre 2020, mais  la loi demeure mal appliquée et soumise à de nombreux dysfonctionnements. En outre, depuis son élection, le président Javier Milei remet en cause le droit à l’avortement.


Présenté par Juan Solanas en visio


Juan Solanas est né le 4 novembre 1966 à Buenos Aires. Il est le fils du réalisateur Fernando Solanas. En 1977, sa famille est contrainte à l’exil en France du fait de la dictature militaire.Juan Solanas étudie l’histoire de l’Art à Paris. Il devient photographe et commence àtravailler comme assistant chef opérateur, puis comme directeur de la photographie sur les films de son père. En 2001, Juan Solanas écrit et réalise son premier court métrage L’homme sans tête qui recevra le prix du Jury au Festival de Cannes 2003 et le prix du meilleur courtmétrage aux César 2004. Il tourne en 2005 son premier long métrage Nordeste qui sera primé par plusieurs festivals. En 2012 sort son deuxième long métrage Upside Down et en 2019 son premier documentaire Femmes d’Argentines.


13h00

Buffet (participation libre)

Réservation conseillée : contact@embobine.com


14h30

Intervention de Pierre Dardot


Pierre Dardot est philosophe et chercheur à l’université Paris Nanterre. Il anime le Groupe d’études du néolibéralisme et des alternatives (GENA). Il a écrit plusieurs essais avec le sociologue Christian Laval, La nouvelle raison du monde : essai sur la société néolibérale (La Découverte, 2009), Marx, prénom Karl (Gallimard, 2012), Commun : essai sur la révolution du XXIe siècle (La Découverte, 2014). Il est l’auteur de La mémoire du futurChili 2019-2022 (Lux, 2023).


La production cinématographique du Chili et de l’Argentine sont actuellement en danger face à des gouvernements qui mettent en place une politique d’austérité. Le nouveau paysage politique de ces 2 pays questionnent et nous nous interrogeons comment un peuple peut défendre et poursuivre une création artistique, de quelle façon peut-il s’organiser et lutter pour maintenir une véritable démocratisation culturelle.Est-il possible dés à présent d'évaluer les conséquences du néolibéralisme au niveau de la politique culturelle en Argentine ou au Chili ?


15h00

El Profesor


de Maria Alché, Benjamin Naishtat ( Argentine - 31/07/2024)

avec Marcelo Subito, Leonardo Sbaraglia, Julieta Zylberberg…

V.O.S.T. - 1h51


Professeur terne et introverti, Marcelo enseigne depuis des années la philosophie à l’Université de Buenos Aires. Un jour, se présente enfin l’occasion de briller : suite au décès de son mentor, il est pressenti pour reprendre sa chaire. Mais voilà que débarque d’Europe un autre candidat, séduisant et charismatique, bien décidé à lui-aussi briguer le poste.

El Profesor se nomme Puán  en version originale : acronyme de l’université autonome de Buenos Aires. Maria Alché et Benjamín Naishtat expliquent : "Il n’y a ni familiarité, ni affection dans ce surnom. Mais Puán est bien plus qu’un lieu, ou qu’un bâtiment. C’est une foule d’étudiants de toutes générations et de tous milieux sociaux qui se pressent dans les couloirs. C’est aussi une armée de professeurs qui gagnent à peine leur vie et qui, pourtant, passent d’innombrables heures à parler de métaphysique. »


«Dans une comédie douce-amère réussie, Maria Alché et Benjamin Naishtat brossent avec humour les ravages du néolibéralisme dans le microcosme universitaire argentin» Libération


19h00

Les fils de Fierro (inédit)

De Fernando Solanas(Argentine – 1972 – sortie française 13/05/1978)

Avec Julio Troxler, Martiniano Martinez, Tito Almejeiras

V.O.S.T. – 2h14


Quinzaine des Cinéastes Festival de Cannes 1978


Los Hijos de Fierro, célèbre poème argentin, retrace le quotidien des gauchos de la Pampa. Le cinéaste Fernando Solanas adapte avec culot ce texte littéraire sur grand écran, dans l'Argentine d'aujourd'hui, minée économiquement. Le long-métrage fera grand bruit dans les arcanes du pouvoir argentin. Juan Solanas a choisi ce film pour ce week-end estimant que c’est l’un des meilleurs films de son père bien que méconnu. 

Le tournage débuté en 1973 s’est terminé en 1975 dans la clandestinité, du fait du climat de grande violence liée aux mouvements de guérillas, à l’extrême droite et au terrorisme d’état. Fernando Solanas a dû confier l’internégatif à l’attaché culturel d’Allemagne en Argentine afin que le film puisse exister. Peu vu en France, Les fils de Fierro a été projeté au Festival du Film de la Rochelle de 1995 et au Festival International du film d’Histoire de Pessac de 2019. 


Le film vous est présenté grâce à la complicité des héritiers de Fernando Solanas, grâce à qui nous avons pu obtenir une copie restaurée inédite. Le film sera présenté en visio par Juan Solanas.


Fernando Solanas est un cinéaste et homme politique argentin, né le 16 février 1936 à Olivos (Argentine) et mort le 6 novembre 2020 à Neuilly sur Seine. Artiste engagé, il fonde en 1966 avec Octavio Getino le groupe argentin Cine Liberacion dont l’objectif est de créerun « troisième cinéma » qui se veut anti-impérialiste et vise à provoquer l’éveil des consciences. En 1968 avec Octavio Getino, Fernando Solanas tourne clandestinement le documentaire L’Heure des Brasiers, fresque documentaire et révolutionnaire sur la dictature et la répression en Argentine de 1945 à 1968. Le film est interdit jusqu’à la fin de la dictature de la Révolution argentine en 1973. La dictature militaire instaurée en 1976 contraint Fernando Solanas à l’exil en France. Il tournera Tangos, l’exil de Gardel, Grand Prix Spécial dujury à Venise 1985, Le Sud, Prix de la Mise en scène Festival de Cannes 1988, Le Voyage primé au Festival de Cannes 1992 et Le Nuage en 1998. Dans les années 2000, Fernando Solanas réalise une série de documentaires sur la crise économique argentine dont Mémoired’un saccage (2003) et La Dignité du Peuple (2005). Fernando Solanas reçoit L’Ours d’Or d’honneur à Berlin en 2004.Fernando Solanas siège comme député du Frepaso (parti de centre-gauche) de 1993 à 1997, puis comme sénateur de 2013 jusqu’à son décès. Très engagé pour la légalisation de l’avortement et la protection de l’environnement il est nommé délégué permanent del’Argentine à l’UNESCO.


Week-end "Cinémas d'ailleurs en danger"

En présence du  réalisateur, scénariste, et critique de cinéma Mamad Haghighat, du réalisateur iranien Alireza Ghasemi,  du philosophe et chercheur à l’université Paris Nanterre Pierre Dardot et du réalisateur argentin Juan Solanas (sous réserve)

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Le 1er et 2 février

Cinémas d'ailleurs en danger

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